Tour Elf (Pau)
Profilés en aluminium (Pau)
Immeubles résidentiels promis à la démolition (Le Mans)
Petites pièces en aluminium amalgamées à des déchets de bois (Le Mans)

Les résultats d'une étude française portant sur deux types différents de bâtiments.

Le professeur Udo Boin de l'Université technologique de Delft a mené en 2003 des recherches sur le taux de récupération des rebuts provenant des bâtiments en Europe. Dans le cas de la France, l'étude a porté sur deux catégories d'immeubles : un bâtiment commercial de 13 étages (la tour Elf de Pau) et deux immeubles d'habitation du Mans.

Dans ces deux villes, la démolition a été confiée à Delair Navarra, une grande entreprise certifiée ISO, réputée et à l'œuvre partout en France. La certification de l'Organisation internationale de normalisation (ISO) garantit l'application de méthodes de travail parfaitement conformes aux normes légales, un point essentiel pour le maître d'œuvre, responsable en dernier ressort.

Bâtiment commercial (Pau)

À Pau, le principal objectif consistait à obtenir une masse de béton dépouillé qui servirait sur place de matériau de remplissage dans le cadre de la construction d'un nouvel immeuble à bureaux. Après retrait des matières dangereuses (dispositifs d'éclairage, notamment) ou semi-dangereuses (plaques de plâtre, par exemple), on a mené la démolition par “repliage”. Cette méthode consiste à faire tomber les murs vers l'intérieur, comme les côtés d'une boîte, ce qui assure une récupération optimale des matériaux de valeur, par exemple l'aluminium.

Les profilés extérieurs ont permis de récupérer de grandes quantités d'aluminium (les deux tiers du total). L'obligation d'obtenir des décombres de béton se prêtant à la construction sur place d'un nouvel immeuble impliquait de retirer tous les matériaux étrangers, ce qui explique le taux élevé de récupération de l'aluminium.

Un pourcentage important de l'aluminium contenu dans le bâtiment (13 %) se trouvait dans les stores, dont la totalité a été récupérée afin d'être recyclée. Un certain nombre des fenêtres d'origine, fortement corrodées, avaient été par ailleurs remplacées par des fenêtres d'aluminium ou réparées à l'aide de bandes d'aluminium, métal inoxydable qui convient tout à fait à cet usage.

Le maximum d'aluminium a été récupéré, trié et placé dans un conteneur spécial afin d'être conditionné en vue de son expédition. Tous les matériaux étaient d'ailleurs récupérés de la même manière à l'aide de bacs spéciaux disposés à cette fin autour du bâtiment. Grâce à des opérations particulièrement minutieuses d'enlèvement et de tri de l'aluminium, le taux de récupération a atteint 92 %. Ce métal représentait 0,064 % de la masse totale de l'immeuble, et on en a extrait 640 g par tonne.

Immeuble d'habitation (Le Mans)

Au Mans, la déconstruction et la démolition de deux immeubles résidentiels identiques datant de 1971 ont révélé un très faible contenu d'aluminium, à savoir 0,0018 % de leur masse totale (soit 18 g par tonne). De plus, il s'agissait de petits objets très variés et disséminés sur une grande surface, ce qui rendait la récupération particulièrement laborieuse.

Comme le principal objectif des travaux de démolition était d'obtenir une partie seulement du béton sous une forme propre et réutilisable, un pourcentage important de l'aluminium a été perdu, puisque la plupart des éléments en question étaient fixés à d'autres matériaux. Ainsi, les poignées de porte, qui représentaient plus de 50 % de la masse d'aluminium totale, n'ont pas été mises de côté, mais regroupées avec des déchets de bois qui ont été incinérés ou enfouis dans une décharge.

Du fait de l'absence de grandes structures en aluminium (fenêtres, profilés et revêtement extérieur) et de la grande dissémination d'objets de petite taille qui n'étaient pas la priorité de l'entreprise de démolition, le taux de récupération n'a été que de 31 %.