À la fin de leur vie utile et après prétraitement ou tri, les produits d'aluminium peuvent être recyclés pour réutilisation dans le cadre de pratiquement toutes les applications. En effet, la structure atomique du métal ne subit aucune altération pendant la fusion. Autrement dit, il s'agit d'un matériau dont on peut récupérer la valeur sans perte de qualité.
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l'importance accordée par la société à la valeur des rebuts d'aluminium et de sa détermination à la préserver.
À l'échelle planétaire, l'aluminium se caractérise, en matière de produits usagés, par l'un des taux de recyclage les plus élevés; il avoisine 90 % dans le secteur des transports et de la construction. Du fait de la valeur économique des rebuts et de la possibilité de les recycler indéfiniment, la boîte-boisson (ou canette) d'aluminium est le contenant le plus recyclé dans le monde, avec des taux moyens de recyclage de 60 %. Dans certains pays, le taux dépasse 90 %.
Le produit recyclé peut être le même que le produit d'origine (le métal dont est fait un cadre de fenêtre ou une boîtes-boisson entrera par exemple dans la fabrication de nouveaux cadres de fenêtre ou de nouvelles boîtes-boisson), mais il s'agit le plus souvent d'un article entièrement différent (ce qui était une culasse donnera par exemple naissance à une boîte de vitesses).
Transport
Environ 25 % de l'aluminium produit annuellement est destiné au secteur du transport. Ce métal permet en effet de construire des véhicules légers, d'accroître la sécurité et de réduire les émissions de gaz à effet de serre par diminution de la consommation de carburant. En 2002, les voitures courantes contenaient de 100 à 120 kg d'aluminium; en 2008, la fourchette était de 110 à 140 kg.
À la fin de la vie utile du véhicule, certaines pièces en aluminium (roues et culasse, par exemple) en sont retirées; la carrosserie est envoyée au déchiquetage, après quoi on sépare l'aluminium des alliages ferreux (au moyen d'aimants) et des autres éléments (par séparation en milieu dense et courants de Foucault, ou par un procédé faisant appel au laser ou à la spectroscopie).
Les rebuts d'aluminium composés de différents alliages qu'on récupère de cette façon sont généralement transformés en alliages de fonderie à partir desquels seront fabriqués des moteurs et des boîtes de vitesses. Par ailleurs, étant donné le recours accru aux alliages corroyés dans les carrosseries, on s'attend à une croissance du volume de rebuts constitués de ces alliages. À plus ou moins long terme, la récupération séparée d'alliages corroyés particuliers provenant de voitures va donc probablement devenir rentable.
L'aluminium auquel font appel les autres modes de transport est récupéré de la même façon, mis à part le fait que les pièces à fondre sont souvent trop grandes pour les fours et doivent donc d'abord être découpées aux dimensions voulues. Toutefois, la plupart des navires et des voitures de chemin de fer contenant de l'aluminium sont encore en service, d'une part parce que ce métal n'est entré qu'assez récemment dans la fabrication de ce type de véhicules et, d'autre part, en raison de la durabilité de l'aluminium.
À l'échelle mondiale, le taux de recyclage des véhicules en fin de vie est de l'ordre de 90 %. On observe les taux les plus élevés dans les pays où les systèmes de recyclage de ces produits sont bien établis.
Bâtiment
Du fait de son aptitude au formage, de son rapport résistance-poids élevé, de sa résistance à la corrosion et de son recyclage facile, l'aluminium se prête admirablement à toutes sortes d'applications dans le secteur du bâtiment, qu'il s'agisse des portes ou des fenêtres, des toitures ou des cloisons, sans parler des systèmes de conditionnement d'air et des panneaux solaires.
Actuellement, le secteur du bâtiment absorbe près de 13 millions de tonnes d'aluminium par an. À l'échelle mondiale, on estime à quelque 220 millions de tonnes la quantité d'aluminium contenue dans les immeubles.
Le rendement environnemental et énergétique d'un bâtiment dépend étroitement de la façon dont il a été conçu ainsi que des habitudes de ses occupants. En général, c'est son utilisation qui pèse le plus lourd dans son bilan énergétique total, alors que les matériaux et la construction ne représentent qu'une petite fraction de ce bilan. Si l'on veut réduire les besoins en énergie d'un bâtiment à chaque phase de son cycle de vie, il est essentiel de choisir le matériau le plus adapté aux fins visées.
En l'occurrence, la dernière phase du cycle de vie n'est pas la moins importante : des volumes importants de rebuts de construction finissent dans les décharges, ce qui entraîne des coûts économiques et environnementaux non négligeables; d'autres sont recyclés aux frais de la collectivité. Or, le recyclage de l'aluminium présente d'intéressantes caractéristiques au chapitre de l'autofinancement et de la durabilité.
L'Université technologique de Delft a mené en 2004 une étude selon laquelle le taux de récupération de l'aluminium contenu dans les immeubles oscillait entre 92 et 98 % en Europe. Le professeur Udo Boin a constaté que « malgré un contenu en aluminium inférieur à 1 % de la masse totale du bâtiment, ce métal représente un volume de récupération considérable, et est parfois le seul attrait économique de toute l'opération de démolition, grâce à sa valeur intrinsèque élevée ».
À l'échelle mondiale, le taux de récupération avoisine 85 % pour les immeubles en fin de vie. Désireuse de l'accroître, l’industrie collabore avec les concepteurs du secteur du bâtiment afin de rendre plus efficace l'exploitation des rebuts provenant des immeubles démolis ou dont la vie utile s'achève.
Emballages
Les caractéristiques physiques et les propriétés barrières uniques de l'aluminium expliquent son utilisation intensive pour les emballages des aliments, des boissons et des produits pharmaceutiques. En effet, la plus mince feuille d'aluminium contrecarre efficacement les effets indésirables de l'oxygène, de la lumière, de l'humidité et des micro-organismes et des odeurs.
En général, la quantité d'énergie nécessaire à la production d'un emballage ne représente qu'un faible pourcentage de la quantité d'énergie qu'exigent la fabrication et la livraison du produit final. Si ce dernier se détériore parce qu'il est mal emballé, on gaspille beaucoup plus d'énergie que celle qu'a exigée la fabrication de l'emballage.
On distingue deux types d'emballage :
- les emballages rigides ou semi-rigides (boîtes de conserve, canettes [ou boîtes-boissons], aérosols, capuchons et emballages repas, etc.);
- les emballages souples, qui font appel à une mince feuille d'aluminium, plaquée contre une surface de plastique ou de carton et servant de matériau-barrière.
Dans le cas des emballages rigides ou semi-rigides (c'est-à-dire essentiellement les canettes, ou boîtes-boissons), des techniques ont été conçues qui permettent de recycler les rebuts sous forme de lingots à partir desquels peuvent être fabriqués des produits corroyés (tôle à canettes, par exemple). La teneur en aluminium de ces rebuts est élevée, tout comme leur valeur marchande.
Le taux de récupération des contenants rigides ou semi-rigides dépend étroitement des mesures incitatives prises dans chaque pays (consignes, paiement anticipé volontaire des frais de recyclage, publicité), ainsi que de l'efficacité des méthodes de collecte. En Europe, on récupère environ 50 % de tous les emballages en aluminium. Pour les boîtes-boissons, le taux de récupération varie d'un pays à l'autre, de 30 % à près de 100 %; à l'échelle mondiale, il est en moyenne de quelque 70 %. Les Suédois et les Suisses récupèrent respectivement 91 et 90 % de leurs boîtes-boissons en aluminium. La Suède peut compter sur un système de consignation particulièrement efficace; les Suisses paient les frais de recyclage à l'avance, de leur plein gré, ce qui couvre les coûts de récupération. Le Brésil est un autre champion en la matière : on y recycle 98 % des canettes. Chacune de ses régions organise elle-même son marché du recyclage, ce qui facilite la récupération et le transport des produits usagés. Cela a encouragé les collectivités à se lancer dans l'aventure et à former des coopératives à travers tout le pays. Au Japon, où les gens sont libres de participer, on récupère 93 % des boîtes-boissons grâce aux bacs installés dans les supermarchés ou les grands centres commerciaux, au bénévolat et à l'action des services municipaux.
En ce qui concerne les emballages souples, la barrière d'aluminium est souvent peu épaisse; la feuille métallique est généralement plaquée sur des couches de papier et/ou de plastique, qui constituent l'essentiel de l'emballage. C'est dire que les rebuts contiennent très peu d'aluminium. On peut cependant extraire le précieux métal de ces complexes laminés, par pyrolyse ou à l'aide de plasmas thermiques. L'incinération permet aussi de récupérer l'énergie contenue dans ces emballages, sous forme de chaleur. Comme elle est particulièrement mince, la pellicule d'aluminium subit une combustion complète et l'énergie qu'elle contient est ainsi récupérée. Vaut-il mieux incinérer ou recycler? Il faut, pour répondre à cette question, examiner dans chaque cas l'ensemble du cycle de vie, les conditions locales particulières et les divers facteurs de durabilité.